Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, la consommation globale de ressources (énergies fossiles, biomasse, minéraux et métaux) pourrait plus que doubler entre 2015 et 2050, mettant sous très forte pression les capacités planétaires, que ce soit par l’épuisement des ressources fossiles, naturelles ou renouvelables ou par les quantités de déchets, des rejets de gaz à effet de serre, d’eau polluée ou de déchets solides. Le modèle économique linéaire, notre modèle dominant, consistant à prélever, produire, distribuer, consommer et jeter, met en danger la stabilité du climat et de la nature et, in fine, le développement pérenne de nos sociétés.
Face à ce constat, l’économie circulaire consiste en de nouveaux modèles visant à améliorer la gestion des ressources : il s’agit d’utiliser et réutiliser au mieux, réduisant ainsi la production de déchets et les besoins en matières premières extraites. Le développement de l’économie circulaire est aujourd’hui fortement encouragé par un nombre croissant de gouvernements qui s’engagent dans cette voie : la Chine, le Japon, l’Union européenne avec l’adoption du « Paquet Économie Circulaire » et la France, qui a publié en 2018 une Feuille de Route pour l’Economie Circulaire (FREC).
De leur côté, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à explorer de nouveaux modèles d’affaires intégrant les principes de l’économie circulaire, porteurs d’opportunités d’innovation, de différenciation concurrentielle et de gains économiques. Pour piloter leurs démarches et leurs stratégies, elles ont un besoin croissant d’indicateurs pour mesurer leur degré de circularité et ses effets sur l’environnement. En effet, elles sont confrontées à de nombreuses questions. Quelles actions d’économie circulaire privilégier, quelle priorité leur accorder ? Comment s’assurer de la réelle valeur environnementale de ces initiatives ? Sur quels outils et référentiels fonder ces démarches ? Quels indicateurs choisir et comment fixer des objectifs ?